Jeux vidéo – carnage à tout va : quel plaisir !

Récemment, une bonne partie de ma vie sociale – et sexuelle – a brusquement disparu au profit de quelque chose de tout aussi jouissif mais de foncièrement plus solitaire : Battlefield 1.

J’ai passé moult nuits à contempler des soldats turcs s’étouffer dans un nuage de gaz moutarde, à tuer des soldats allemands à coups de baïonnette dans la gorge et à piétiner quelques Britanniques depuis mon cheval.

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Je pense avoir apprécié la plupart des jeux vidéo de guerre qui existent depuis l’Atari 2600. Non pas que je sois particulièrement accro au sang et à la tuerie de masse, mais je dirais simplement que ces jeux sont souvent meilleurs que les autres, car nettement plus excitants – j’ai tendance à prendre le plaisir comme critère déterminant pour juger de la qualité d’une œuvre, je l’assume. Il est clair que dans le lot, certains resteront gravés dans mon esprit pour toujours. Prenons la série des Medal of Honor par exemple, qui a fait son apparition sur Playstation en 1999, puis sur PC en 2002 avec l’épisode intitulé Débarquement allié. Ce dernier plongeait le joueur dans la peau d’un soldat lambda pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’était une réussite absolue. Comment oublier la scène du débarquement en Normandie ? Une véritable réplique d’ Il faut sauver le soldat Ryan.

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Héros de guerre

La série des Call Of Duty – surtout les Modern Warfare qui sont, avouons-le, de bien meilleurs épisodes que les autres – a elle aussi su faire son effet. Le joueur y remplit des missions impossibles, comme sauver un pote soldat retenu dans une forteresse située au milieu de l’océan et infestée d’ennemis à tuer, et ne se pose pas de questions quant à la faisabilité de ses missions. « On est en face des films Marvel du jeu vidéo – tout le monde veut les voir chaque année même si beaucoup les critiquent », m’explique Yohan « Panthaa » Bensemhoun, journaliste pour Jeuxvideo.com.

Au-delà de l’aspect évidemment anxiogène de tels jeux, qui plongent le joueur dans des situations de stress intense où il faut prendre une décision très rapidement, les FPS de guerre représentent tout ce que notre vie n’est pas, ou plus. Il ne s’agit pas de dire que la vie, c’était mieux quand les bombes tombaient sur l’Hexagone – quoi que – mais simplement d’établir un parallèle avec ce que nous sommes aujourd’hui. Dans ce type de jeu, on rentre dans la peau d’un mec courageux qui ne recule devient rien pour défendre son honneur – une figure de l’Homme tel qu’il devrait être pour certains. On est loin du cadre sup’ qui se pisse dessus dès qu’un jeune basané lui demande une clope. On prend du plaisir parce qu’au-delà du simple héros, ces jeux mettent l’accent sur des valeurs positives : l’héroïsme, la bravoure et la fidélité – avec des phrases du type « Non, on ne laisse personne derrière ». Mais ce n’est que lorsque la mise en scène et le scénario sont à la hauteur que l’identification – ou du moins l’empathie – pour les personnages apparaît, et décuple le plaisir.

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